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  • Photo du rédacteurM&S Brichart

Volontariat #5 - Pintando Santa Catarina Palopo : la vie

Dernière mise à jour : 2 oct. 2018



Les semaines filent et défilent sous nos yeux, et sans que l’on s’en rende vraiment compte le volontariat tire doucement vers sa fin.

 

Dans quelques jours, cela fera 15 semaines que nous sommes au Guatemala et 14 que nous habitons Santa Catarina Palopo. On s’est vite fait à notre nouvel environnement et coulons des jours tranquilles au bord du Lac. Notre quotidien est marqué de ses impondérables et de petites nouveautés qui pimentent l’existence. Entre volontariat et vie de village, on a pris nos marques, sans stress, avec plaisir, tout simplement.

L’accueil chaleureux bien que réservé au premier abord de nos voisins guatémaltèques a bien aidé.

Finalement, même de l’autre côté de l’Atlantique la routine reprend rapidement ses droits. Et ce n’est pas pour nous déplaire mais si l’envie de repartir sur les routes nous picote un peu.


Le volontariat : peintures et extras


L’historique du projet et ses objectifs ayant été traités dans un précédent article, nous allons vous parler concret et ambiance. Qu’est ce qu’on fait, comment, avec qui et tout et tout. Difficile de résumer 3 mois en un article mais bon, on va tenter.


Commençons par le commencement, l’équipe de Pintando Santa Catarina Palopo dont les illustres membres sont : Sonia, Lidia, Lissa, Maria, Maria-Cristina, Juan-Carlos I, Juan-Carlos II, Francisco, Sixto, Maynor et Placido. Cette fine équipe, et vous aurez observé qu’il y a presque la parité (!), et qui portent le projet depuis ses débuts à Santa Catarina. Tous habitent le village sauf Sonia qui vient de Panajachel, Santa Catarina n’ayant pas d’architecte dans ses rangs. Plutôt jeunes, à l’image de la société guatémaltèque d’ailleurs, chacun tient son rôle. Et bien que la place des femmes et la parité soit revendiquées, les missions des uns et des autres suivent tout de même des principes encore très encrés dans la société penchant fortement vers le patriarcat. Ainsi, les femmes sont attachées aux fonctions support et de gestion, c’est-à-dire à l’administration, aux relations publiques et au ménage, les hommes, au travail de terrain plus physique, comme préparateur et convoyeur de peinture ou peintres. Deux pôles se dessinent, l’office vs le terrain, mais de manière générale les relations sont bonnes. Deux femmes, Lidia, responsable administratif, et Sonia, l’architecte supervisent l’équipe, phénomène très rare au Guatemala. Tout ce petit monde travaille 6 jours sur 7, 8 heures par jour. Et ici, pas de vacances ou de congés payés, on travaille toute l’année !


Nous avons donc pris part à l’équipe fin février. L’intégration fut assez simple et supervisée de loin par Sonia, l’architecte du projet. Jeune femme dynamique et gentille comme tout, trop contente de nous voir débarquer car elle est la seule non indigène et ne parle pas Kakchikquel. Pour elle, la situation est parfois un peu plus compliquée du fait de son statut particulier... C’est dommage, mais cela démontre qu’il y a encore du travail à faire en termes de coexistence et de tolérance. Bien que tous soient très gentils, quelques ressentiments persistent.


Nous sommes donc venus nous greffer à l’équipe un peu comme un bonus, une variable d’ajustement. Au fil des jours et des semaines on nous assigne à tel ou tel peintre. Cela nous permet de faire connaissance avec chacun et d’observer leurs différents rythmes et méthodes de travail. Chaque nouvelle maison est une chance unique de s’immiscer dans l’intimité d’un foyer, d’observer son quotidien et surtout de rencontrer des habitants du village. Le plus souvent ces derniers sont très excités par le chantier qui prend forme chez eux, surtout les enfants qui trainent dans nos baskets toute la journée et nous amusent beaucoup. En l’occurrence, les familles chez qui l’ont peint se sont portées volontaires auprès de Maria-Cristina ou de Lissa pour que leurs maisons bénéficient du service gratuit proposé par le projet. Ils mettent, eux aussi la main à la pâte.

Au tout début donc, nous avons été assignés à un peintre, Maynor, avec qui nous avons démarré directement, pinceaux à la main, casquette visée sur la tête, chez Dona Martha. Cette première immersion chez l’habitant a duré 2 semaines, le temps de peindre toute la maison et surtout de faire plus ample connaissance avec Maynor et Ivan, un assistant temporaire employé par la famille de Dona Martha. Chaque matin et chaque après-midi, Dona Martha accompagnée de sa petite famille, particulièrement prévenante, nous apporte un bon petit remontant. Avec Maynor, nous cassons la glace et abordons tous les sujets qui nous passent par la tête. C’est drôle comme presque toujours, l’une des premières questions auxquelles ont a le droit est de savoir comment on traduit en anglais et en français tel ou tel prénom. Adulte comme enfant, on peut balayer toute la famille comme ça. Peu à peu, Maynor nous éclaire sur la culture guatémaltèque et son fonctionnement. On parle foot, histoire, coutumes et il nous enseigne quelques mots de kakchiquel.

A la fin de ces 2 premières semaines d’acclimatation, notre technique de peinture est rodée et nous avons fait notre place dans l’équipe même si pour le moment c’est principalement avec Maynor que nous échangeons le plus. Matins, midis et soirs nous passons à l’office pour saluer tout le monde et tailler le bout de gras. L’équipe nous taquine et s’inquiète de notre bonne forme. Par la suite, nous sommes souvent séparés pour donner un coup de main à Placido, Francisco, Maynor, Juan-Carlos I ou Sixto, et évoluons ainsi d’un foyer à un autre. Cela nous permet de tisser des liens avec chaque peintre et de prendre nos marques auprès des villageois. Nous restons au minimum une semaine à chaque fois dans une maison ce qui nous donne le temps d’observer les scènes de vie qui rythment les journées de ces familles intergénérationnelles.

Tout ce beau monde habite sous un toit commun, souvent organisé autour d’un espace central. Pas de chichis niveau déco, les pièces sont meublées de bric et de broc mais de manière générale c’est assez vide. La cuisine se fait au bois et la douche souvent à l’aide d’un bac d’eau. La vie menée par les guatémaltèques est diamétralement opposée à la nôtre. Nous nous en doutions fortement mais c’est autre chose de le voir, de le vivre.


Malgré le chômage, chacun trouve à s’occuper. Les femmes gèrent principalement le foyer et toutes, ou presque, tissent depuis chez elles en suivant les méthodes traditionnelles. C’est un travail titanesque. On adore les regarder faire, agenouillées sur le sol, leur turban sur la tête. Les hommes s’absentent souvent en journée pour vaquer à leurs occupations. La plupart ont des boulots assez précaires et temporaires. Certains, plus chanceux, ont des commerces qui tournent plutôt bien ou un emploi institutionnel. Les enfants fourmillent dans ces foyers. Il n’est pas rare qu’ils soient 8 ou 9 par fratrie si ce n’est plus. Ils vont pour la plupart à l’école mais rarement jusqu’au lycée et encore moins dans le supérieur, trop onéreux. L’école du village se scinde en deux pour pouvoir accueillir ce flot d’enfants. Certains sont du matin, les autres de l’après-midi. Une fois l’école finit, les plus chanceux jouent et se chamaillent quand d’autres travaillent pour le compte de la famille en faisant toutes sortent de petits travaux (vente, construction, etc.).


Globalement, l’accueil que nous recevons est très cordial et souriant. Certaines familles peignent avec nous en nous entourant constamment, quand d’autres, moins disponibles, ne se font pas beaucoup remarquer. Les peintres papotent avec les voisins. Nous nous joignons à leur discussion. On ne comprend pas toujours ce qu’ils se racontent mais ça rigole pas mal. Ca nous amuse beaucoup car les kakchiquels ont un rire très communicatif, à la fois strident, enfantin et enjoué. Difficile à expliquer. Souvent, la maitresse de maison nous offre des petits encarts au moment de la pause du matin et de l’après-midi, moment privilégié pour échanger. La plupart du temps ce sont des chips et du soda, dont on ne vous cache pas que l’on est carrément écœurés… Mais parfois on a des bonnes surprises et l’on goute à des mets traditionnels (tamale, atole, chuchito).


Concrètement, notre travail de peinture consiste à appliquer une couleur de base (il y en a 4 sortes) sur les murs puis d’y dessiner des motifs. Ces deux éléments sont inspirés des Huipils portés par les femmes et choisis en consultation avec les familles. Les éléments remportant le plus de succès étant le paon, le papillon et le quetzal (l’oiseau national, nous vous invitons à aller jeter un coup d’œil pour voir à quoi ça ressemble). Nous recouvrons l’ensemble d’une couche finale de vernis, pour que cela résiste au temps, aux intempéries et aux enfants !

L’exercice de peinture prend souvent des allures d’improvisation et d’équilibrisme lorsqu’il faut aller peindre des surfaces inaccessibles. On utilise alors les échelles comme échafaudage que l’on assure à l’aide de cordes sur ce qui s’y prête. On bricole pas mal. Juan-Carlos II, responsable de la bodega (entrepôt) nous achemine le matos supplémentaire dont on a besoin. Depuis peu, Ezequiel, nouvelle recrue, le seconde. Tous les matins, Sonia accompagnée de Lissa ou de Maria-Cristina fait une tournée de supervision. Elles rencontrent les duenos ou duenas des maisons (propriétaires) et discutent avec eux de l’avancée des travaux. Après 3 mois sur place, on commence à avoir un petit collectif à notre actif : Dona Martha, Don Domingo, Don Alfonso et Dona Micaela, Don Oscar, Don Julio, Don Jaime, Dona Cristina, Don Pablo, Don Gaspar, Don Cristobal, Don Miguel, Don Maximo, Don Antonio, Don Cruz.


Régulièrement des groupes de volontaires viennent donner un coup de main pour une, deux ou trois journées. Ces derniers font une donation dont le montant varie d’un cas à l’autre ce qui permet au projet de se financer en partie. La plupart des groupes de volontaires que nous avons croisés sont des lycéens ou étudiants américains en « voyage » scolaire qui logent chez l’habitant lors de leur séjour. Mais il y a également des touristes de passage ou des guatémaltèques de la capitale. Il y a surtout eu, pendant 6 semaines, 4 jeunes étudiants venus d’Europe et d’Amérique du Sud avec qui nous avons cohabité. On vous en dit un peu plus dans la seconde partie.


En marge de notre travail de peinture, nous aidons Alfredo sur son projet de café et casa Tuk en lien avec la plantation de café organique. Nous donnons aussi un coup de pouce à Lissa. C’est la plus jeune du projet et celle qui a le plus de suite dans les idées. Alors que le chantier commence à impacter visiblement le village, elle a décidé de monter son agence de tourisme à Santa Catarina. Nous sommes dans la confidence depuis quelques semaines déjà et à plusieurs reprises nous avons travaillé avec elle à l’élaboration de son plan d’actions. Pleine d’idées, elle manque quelque peu de rigueur et de pragmatisme. On l’a fait réfléchir aux différents tenants et aboutissants de sa petite entreprise, aux contraintes budgétaires et aux options possibles qui s’offrent à elle. Stratégie et supports de communication, budget, services, positionnement, on approfondit au maximum toutes les questions avec elle pour assurer la pérennité de son projet d’entrepreneuriat.

Nous sommes ravis de voir naitre le projet de Lissa, une initiative parallèle au projet Pintando Santa Catarina Palopo. La preuve que cela a des répercussions positives sur le village. Pourvu que ça dure.


La vie à Santa Catarina Palopo


A notre arrivée, nous prenons nos quartiers dans une chambre située au-dessus de la galerie « d’art » de Don luis, un petit monsieur très très original. Surnommé Donald Trump par ses compatriotes, en raison de sa coupe de cheveux nous a-t-il dit, il se montre tout de suite très amical avec nous. Il peint un peu mais il vend surtout des toiles (croutes) qu’il achète en gros et qui appartiennent au style dit « naïf ». On est pas fan mais c’est la mode. Il vend aussi quelques produits d’artisanat et de l’alcool. Il a un look très marrant, mélange subtile entre tenue traditionnelle et fan de Johnny. La visite des lieux est vite faite : 3 chambres avec salle d’eau riquiqui (avec de l’eau un jour sur deux) donnant sur une terrasse couverte et pleine de plantes. On aménage un petit coin cuisine à côté de la pila, réservoir d’eau encadré de par et d’autre par deux vasques. L’une sert à faire la vaisselle, l’autre la lessive. On retrouve les pilas dans chaque maison. C’est un élément central pour chaque foyer.

La terrasse donne directement sur la rue principale. Ici pas de double vitrage, on vit donc au rythme des villageois et au son des klaxons des véhicules qui passent à nos pieds ou de la musique ambiante, omniprésente. Les églises évangélistes se chargent de faire l’animation à peu près tous les soirs. Et on est désolés de dire qu’à partir d’un certain moment ça commence à taper sur le système. Tous les jours, le(s) même(s) chant(s) revient inlassablement et tire terriblement sur la corde niveau justesse. Il est important de noter qu’ici, et au Guatemala plus globalement, le mouvement évangélique a une grande importance. Il représente une part significative de la population (45%). Il y a donc un certain nombre d’églises évangélistes dans le village. Autant vous dire que ça ne fait pas juste nous titiller les oreilles. C’est un concert généralisé.


Dès le lendemain de notre arrivée nous sommes rejoint par 4 étudiants venus comme volontaires via l’association AIESEC pour 6 semaines. Trois gars et une fille, un brésilien, un hollandais, un allemand et une colombienne qui, à peine installés, annoncent la couleur. Natalia est adorable et pleine d’enthousiasme, les gars quant à eux nous font presque perdre la foi en l’espèce humaine tellement ils sont fainéants et immatures. La cohabitation avec ces 3 loustiques aura été un petit challenge en lui-même. Heureusement qu’il y avait Natalia pour contrebalancer leur présence. Archi de formation, elle s’est impliquée à fond dans le projet et nous avons pu partagé de super choses avec elle. Elle nous aura notamment sauver la mise à l’occasion d’une inondation dans notre chambre causée par la rupture d’un tuyau (notre « hôtel » était vraiment à la limite de l’habitable) . Encore un beau moment de spectacle avec Don Luis en pseudo mécano. On peut dire que celui-là nous en aura fait voir de toutes les couleurs. Notre petit Donald Trump à nous, en plus gentil et rigolo. Au bout des 6 semaines de coloc, nous déménageons pour une petite maison en face beaucoup plus calme et intime à deux pas de la place centrale, et donc de l’office.


Nous adoptons rapidement un petit rythme de croisière. Le matin nous commençons le travail à 8h30, pause du déjeuner à 13h, Simon file rejoindre la queue à la tortilleria, où 4 femmes (la mère et ses filles) sont à la manœuvre. Elles produisent une quantité industrielle de tortillas en suivant un planning dit des « tres tiempos », c’est-à-dire que l’échoppe est ouverte à l’heure du petit déjeuner, du déjeuner et du diner. Marguerite se rend au marché où elle est fidèle cliente de sa petite vendeuse de légumes. Vers 14h nous retournons au travail et ce jusque 17h. Selon l’humeur, soit nous retournons directement chez nous, soit nous allons faire un tour au café Tuk pour boire un café et grignoter un cookie en discutant avec Rosa ou Martha. Parfois Lissa se joint à nous. Depuis la terrasse du café, située sur la place du village, on profite d’un point de vue stratégique pour observer les enfants jouer au foot ou se courir après alors que les adultes s’en reviennent du travail. On assiste également au défilé des pick-up qui font les allers-retours entre Santa Catarina et Panajachel chargés de voyageurs et de marchandises. C’est le moyen le plus économique de se véhiculer. On y croise de temps en temps des têtes connues quand on renvient de Pana, où nous faisons nos grosses courses, ou bien de nos escapades plus lointaines.


On ne peut pas dire que les guatémaltèques aient une culture de l’invitation ou de sociabilisation que nous connaissons en France. Ici, on pourrait dire que la famille se suffit à elle-même bien que collègues et voisins entretiennent de bonnes relations. Il est rare qu’ils se retrouvent chez l’un ou chez l’autre ou dans des cafés et restaurants comme nous en avons l’habitude. Cela ne fait pas partie de leurs coutumes. Seuls les « bolos » (pauvres bonhommes complètement alcooliques qui zonent dans le village) se rendent dans des petites échoppes qui servent de l’alcool. En fait, on se rend compte que recevoir des gens chez soi est un usage de personnes relativement aisées au Guatemala. Rien qu’en observant la disposition d’une maison typique du village, on constate qu’il est très difficile de rassembler plusieurs personnes au même endroit. Il n’y a pas vraiment de tables et de chaises en nombre suffisant pour accueillir des visiteurs. Parfois, la maison ne fait qu’une ou deux pièces et les repas se partagent dans le cercle stricte de la famille. Quelques évènements phares rassemblent les habitants du village mais ceux-là sont très souvent organisés par la municipalité ou bien par des organismes religieux. Le kiosque sur la place centrale accueille d’ailleurs régulièrement des concerts, souvent de musique évangélique, auxquels tout le monde peut assister. Ces évènements sont ponctués par des prêches qui prennent rapidement des allures de commentaires de match de foot. On a toujours l’impression que la pasteur va casser sa pipe sur scène tellement il est survolté. La fête du village et quelques anniversaires fédèrent aussi du monde. Il y a donc constamment de l’animation dans les lieux publics mais ce qui se passe dans les foyers reste davantage de l’ordre du privé.


Pour autant, chacun semble s’accommoder de son voisin et de ses activités. Le seuil de tolérance du bruit, entre autre, est beaucoup plus élevé qu’en France. On aura put expérimenté 2 évènements notoires qui nous ont particulièrement marqués. Le premier fut le chemin de croix réalisé tous les vendredis soirs pendant la période du Carême, soit 4 vendredis d’affilés durant lequel une procession se forme et déambule pendant 2h30 sur la seule route du village. Le groupe de fidèles suit pieusement et dans le calme un pick-up chargé d’enceintes de piètre qualité mais qui crachent une musique apocalyptique à un niveau de décibels difficilement supportable. Tout ça dans un nuage d’encens dont l’odeur se mélange à la fumée des pots d’échappement des véhicules à l’arrêt forcé et qui attendent la fin du cortège le contact allumé. C’est un spectacle hallucinant. Le deuxième épisode fou et carrément improbable cette fois-ci s’est déroulé pour la fête des mères. Enorme capharnaüm pendant une grosse heure à une heure pas franchement optimale. BIM BAM BOUM, 4h du matin, déferlement de feux d’artifices et de pétards sur un fond sonore de techno pour souhaiter une belle fête des mères de la part de la municipalité. Autant vous dire qu’on a pas tout de suite compris l’objet de ce grand grand bazar. Mais le matin tout le monde avait l’air de trouver ça normal. Quand on pense qu’en France à 22h plus un bruit tout le monde dort sinon « j’appelle les flics », on s’imagine mal la mairie organiser ce type de « festivités ». Il y a décidément deux mondes. En tout cas on était bien contents d’assister à ça même si ça pique un peu sur le moment.


En cette fin mai, le volontariat touche à sa fin et la saison des pluies a débuté. Et alors qu’à notre arrivée il faisait un soleil de plomb tous les jours et une chaleur cuisante, depuis quelques semaines on a la chance de profiter de températures plus fraiches et surtout d’ondées impressionnantes sur les coups de 18h. Tout d’un coup, le ciel devient noir, des éclairs transpercent les nuages, le tonnerre gronde et en l’espace de trois minutes, des cordes de pluie inondent littéralement les ruelles. Des torrents se créés et emportent tout sur leur passage, direction le lac. Ca dure une heure environ, le temps de bien se faire tremper et de nettoyer tout le village. Certaines maisons, pas très bien isolées, en font régulièrement les frais. On s’est fait avoir deux fois en plein footing où il a fallu revenir aussi vite que possible avec une visibilité quasi nulle et trempés jusqu’au os. Nos compagnons guatémaltèques se sont bien fichus de nous. Mais depuis que ces grosses pluies ont lieu, la nature respire de nouveau, l’environnement reverdi et se déploie. C’est très beau.


En conclusion, après plus de 3 mois à Santa Catarina Palopo, nous sommes trop heureux d’avoir eu la chance de poser nos bagages dans ce village un peu particulier. Particulier surtout pour nous puisque nous y avons découvert beaucoup de choses sur ce pays et sur la culture kakchiquel et rencontrer des personnes adorables. On a à la fois le cœur serré à l’idée de partir et de quitter cet endroit mais aussi l’envie cheviller au corps de découvrir de nouvelles choses ailleurs. Peu à peu Santa Catarina Palopo s’embellit et se transforme et on espère que cela va continuer et dans le bon sens. Bientôt nous dirons au revoir à nos companeros et à nos voisins. Mais aussi peut-être à une prochaine fois. Qui sait ?



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