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  • Photo du rédacteurM&S Brichart

Volontariat #3 - Tzununa

Dernière mise à jour : 2 oct. 2018



[BREAKING NEWS : nous accumulons un retard stratosphérique dans notre « partage de nouvelles» Disculpanos]

 

Arrivés au Guatemala le 15 février, il est plus que temps de faire un petit récapitulatif rapide mais efficace sur ce qui s’est passé ces derniers temps chez nos amis guatémaltèques.


Après avoir posé nos bagages le temps d’un weekend au siège de l’ONG G-22, située à Guatemala City, ou Guate pour les intimes, nous reprenons rapidement la route pour le Lac Atitlan dans les Hautes Terres et dans lequel nous allons rester 3 mois. Nous avons donc quelques jours devant nous avant le début de notre volontariat pour découvrir ce coin superbe, verdoyant et montagneux, riche de mille initiatives. Alfredo, notre contact et fondateur de l’ONG G-22, nous rencarde d’ailleurs sur un projet de permaculture entrepris par un de ses amis dans un petit village appelé Tzununa, lui aussi en bordure du lac. Nous décidons d’y passer la semaine pour apporter un coup de main. Mais faut-il encore y arriver… Depuis Guate, il nous faut prendre 3 bus différents pour rejoindre Panajachel, principale ville du lac qui relie par voie maritime les différents villages situés à flancs de montagnes dont les pentes plongent à pic dans les eaux turquoises du lac.


Autant vous dire que le service de transport guatémaltèque rompt radicalement avec son voisin mexicain. Ici pas de sièges ultra confort, de gares et de grilles horaires précises. Il faut s’armer de patience et de volonté pour comprendre le fonctionnement des bus qui arpentent le pays et qui ne sont d’autres que d’anciens bus scolaires reconvertis. Vous savez les gros bus jaune qu’on voit dans les films hollywoodiens. Pas franchement adaptés à des routes sinueuses et accidentées, ces masses d’acier rouillées font rugir leurs moteurs et fumer leurs pots d’échappement pour se lancer à toute vitesse dans les virages serrés usant sans limites de leur klaxons pour prévenir de leur arrivée. Coincés sur nos banquettes sensées accueillir des élèves de 12 ans ou des guatémaltèques dont la taille moyenne est approximativement d’1m40, nous jouissons d’un voyage acrobatique. Sueurs et sensations fortes garanties. Tantôt seul ; tantôt à 3 sur ces banquettes riquiqui, nous célébrons chacune de nos arrivées à destinations. Mais il faut bien dire que la vétusté des bus participe en grande partie au charme du voyage. Mêlés au locaux, c’est aussi l’occasion de s’imprégner du mode de vie le plus communément partagé et d’échanger avec nos voisins quelques mots ou de simples sourires.


Une fois arrivés à Pana, nous rejoignons l’embarcadère pour prendre une barque qui nous conduit à Tzununa avec son lot de passagers. Généreusement arrosés par les vagues, nous admirons la beauté du lac et des 3 volcans qui le toisent fièrement. La lumière est merveilleuse, doré, vert, bleu se confondent pour un tableau splendide.

A Tzununa nous logeons à l’hôtel Bambou, lieu paisible et atypique qui est plus ou moins partenaire du projet de Neal. C’est avec plaisir que nous prenons nos quartiers dans cette structure quasiment intégralement réalisée en bambous. L’hôtel dispose d’une grande terrasse sans garde corps qui offre un panorama à couper le souffle sur le lac. C’est donc léchés par le soleil que nous nous réveillons tous les matins. C’est tout de suite moins difficile de sortir la tête du lit dans ces conditions.


Chaque matin nous retrouvons Neal et ses 2 associés, Jérémy et Oliver et quelques autres volontaires pour quelques heures de service. Les 3 jeunes hommes se sont lancés en septembre dans la construction d’une ferme pratiquant la permaculture. Au programme de cette semaine, travail dans le potager, récolte des grains de café, création de canaux d’irrigation et de bassin de rétention d’eau. Pioches, pelles, râteaux, on s’affaire sous un soleil de plomb. Nous avons également donné un coup de main à Oliver, chef de chantier dans la construction du futur lieu de vie des 3 compères et de leurs invités. A l’image de l’hôtel Bambou, cette maison sera faite exclusivement en bambous.


A moyen terme, Neal, Jeremy et Oliver souhaitent faire de cet endroit une vitrine et un lieu de formation à la permaculture. Tout au long de la semaine Jérémy et Neal nous ont distillé quelques explications sur les travaux que nous entreprenions. Bien souvent les explications étant très techniques, nous nous perdions un peu, mais nous avons tout de même compris l’essentiel.

Travail intense le matin, repos l’après-midi, nous avons profité de cette semaine pour faire quelques sauts de puces dans les coins aux alentours, notamment San Marcos, place réputée envahie de hippies. Nous avons pu constater que ça n’était pas qu’une simple légende. Nous y croisons des énergumènes en tous genre. C’est une compétition à qui aura le plus de pierres de protection autour du cou ou dans les cheveux ou le sarouel le plus déglingo possible avec son lot de trous et de dessins psychédéliques. C’est surtout le royaume des pieds nus où se croisent adorateurs de Krishna et consommateurs de champis. Le village offre une quantité de lieu de médiation et de pratique du yoga assez hallucinant. Quand on est dans un lieu comme celui-ci, on a l’impression que la planète entière s’est mise au yoga. C’est un business fou !


Nous avons de la chance dans le calendrier puisque le samedi se déroule l’un des rendez-vous les plus importants de l’année pour la communauté de gringos aka hippies du coin, le Harvest Festival. Nous décidons d’y faire un tour. Toute la journée, les groupes de musique au style très éclectique s’enchainent sur deux petites scènes installées de part et d'autre d’un espèce de terrain vague pas bien grand. Des stands de bouffe et bien sûr d’objets de méditation et de hippie way of life sont serrés les uns aux autres et font de belle affaires. Le public est venu en masse. Nous assistons médusés à une performance invraisemblable de Aré Krishna réalisés par trois blancos et repris par les spectateurs. Ces derniers se trémoussent de manière très personnelle et avec la banane pendant de longues minutes sur le même phrasé musical repris en boucle. Quand le chanteur lance un « Aré Krishna », le public répond en chœur « Aré Krishna » avant de faire une série de Home. On se croirait dans un sketch des inconnus, mais sans Skippy. Ouf. Passé ce moment singulier, des groupes un peu plus fun prennent la suite. Plus rock, la soirée est très festive et gaie. Mais comme toujours, très peu de guatémaltèques dans l’assistance, l’entrée étant fixée à 40 Q (5 euros), c’est inabordable pour la majorité d’entre eux. Heureusement, les fonds récoltés sont versés à un collectif local pour la jeunesse. C’est déjà ça.


Bien que cette semaine se soit bien déroulée, nous sommes contents de la conclure car elle ne nous a pas vraiment offert ce que nous étions venus chercher. Même si nous avons croisés la route de quelques personnes sympathiques, nous avons rencontré, à notre goût, beaucoup trop d’occidentaux déconnectés des enjeux locaux et franchement pas très intéressants. C’est donc impatients et curieux que nous reprenons le bateau puis un pick-up pour atteindre notre nouveau port d’attache, Santa Catarina Palopo. Nous commençons dès le lendemain notre volontariat pour 3 mois.

A suivre…



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