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  • Photo du rédacteurM&S Brichart

Thaïlande #1 - Notre pause asiatique



Du 15 janvier au 6 février 2019


Destination ultra populaire qui voit défiler sur son sol des millions de touristes tous les ans, nous mettons à notre tour le pied en Thaïlande. Nous sommes quelque peu partagés entre curiosité et scepticisme au moment de passer la frontière avec la Birmanie. Il est vrai qu’on ne sait pas trop à quoi s’attendre avec ce pays aussi bien synonyme de plages paradisiaques, de soleil et de dynamisme que de tourisme sexuel et de masse. Prévoyant d’y passer 3 semaines et souhaitant poser nos sacs un petit temps au même endroit, nous avions prévu de réaliser un volontariat sur une dizaine de jours dans le Nord de la Thaïlande. Puis, d’improviser sur les jours restants avant de partir pour le Cambodge. Finalement, notre esquisse de plan aura largement été modifiée et notre expérience du pays beaucoup plus sympa que ce que nous avions envisagé. Des vacances au milieu du voyage.



La douceur du nord


Nous passons la frontière thaïlandaise via Mae Sot et rejoignons dans la soirée du 15 janvier Chiang Mai dans le nord-ouest du pays. Cette grande ville est très prisée des touristes occidentaux ce que l’on ne tarde pas à vérifier à notre arrivée. Les rues bordées par une succession de restaurants, de boutiques, de bars, de salons de massages et d’hôtels sont envahies d’étrangers en vacances. C’est un changement radical d’atmosphère entre la Birmanie qui s’ouvre à peine au monde extérieur et la Thaïlande, fleuron du tourisme de masse. Tout ici ou presque est à destination des touristes de passage, et le moins qu’on puisse dire c’est que les sollicitations sont nombreuses. On est au royaume des sapes et des cocktails pas chers où l’on consomme sans avoir à compter


Ca ne nous fait pas forcément rêver surtout le soir quand on se balade dans le centre ville bondé et très animé de Chiang Mai. D’autant plus que l’on met rapidement le doigt sur l’un des aspects peu reluisant du tourisme en Thaïlande. Dans certaines rues, des dizaines de bars ouverts sur la rue accueillent une clientèle plutôt sélective puisque composée essentiellement d’hommes d’un certain âge entourés de jeunes et moins jeunes thaïlandaises. L’ambiance est à la fête. On croise beaucoup de couples formés d’hommes « âgés » étrangers (50 ans et plus majoritairement) et de jeunes femmes thaïlandaises qui déambulent ensemble ou mangent au restaurant. Ce qui est frappant c’est de voir à quel point cela semble intégré par la population locale comme étrangère. Il n’est pas fait de promotion explicite du tourisme sexuel mais rien n’est caché pour autant. Certains salons de massages ne se cantonnent pas qu’aux massages par exemple. Des options existent. Il est impossible d’ignorer ce phénomène et surtout son ampleur. Du coup forcément ça nous interpelle et on se pose des tas de questions en passant à côté de ces bars un peu spéciaux. Comment ces filles atterrissent ici ? Dans quelles conditions vivent-elles ? Est-ce volontaire ou forcé ? Qu’est ce qui amène ces hommes à considérer que ce qu’ils font est acceptable voire bénéfique pour ces filles ? Y a-t-il de l’amour entre ces couples ? Tout en marchant, on se dit que c’est sûrement un sentiment de solitude qui explique la présence de ces hommes dans ces lieux franchement pas gais selon nous. Alors qu’on émet des réponses hypothétiques à toutes nos questions, on est coupés par un français qui passe à côté de nous et qui nous répond simplement « ou pour chercher l’amour ». Ce dernier a dû entendre une bonne partie de notre conversation ce qui nous déstabilise un peu car on a été assez critiques par rapport à ce que nous nous considérons comme du tourisme sexuel franchement glauque. On rebondi sur sa réponse et en profitons pour lui poser des questions et essayer de comprendre son point de vue. En l’occurrence l’amour qu’il tient au bras n’a pas 20 ans et porte toujours un appareil dentaire. Elle ne parle pas un mot de français et bredouille un peu d’anglais et encore. Ce breton de 45 ans qui nous semble tout à fait sincère et sympathique nous explique qu’il est venu ici chercher l’amour et qu’il l’a trouvé. On est un peu indiscrets et on lui demande comment ils font pour communiquer, comment ils se sont trouvés, etc. Celui-ci nous raconte que tout passe par des regards, par la tendresse. Soit. On imagine donc qu’il a déménagé en Thaïlande car à l’entendre, il parait vraiment épris de cette jeune fille. Non, nous dit-il en souriant, ce serait trop compliqué avec le travail, la famille, etc. On ne pense pas qu’il soit question qu’elle vienne non plus. L’amour ne dure donc que 2 semaines, une fois par an. On est plutôt dubitatifs à l’entendre même s’il est très gentil et surtout gênés pour la demoiselle qui ne comprend rien à notre conversation mais qui parait toute contente. On se quitte un peu plus loin mais toujours pas convaincus.


Dans une librairie on trouve des livres sur le sujet et notamment un recueil d’échanges épistolaires entre français et thaïlandaises dont les liens subsistent malgré la distance. ll y est souvent question des futures retrouvailles et de virement d’argent que sollicitent les jeunes femmes. Bref, on peut débattre longtemps en arguant le liberté de chacun et bien d’autres choses mais nous concernant on est pas bien sûrs de voir dans ce genre de situation l’opportunité d’une vie épanouie et libre pour ces jeunes filles en quête d’un prince charmant aux cheveux blancs.



Bon mais Chiang Mai ça n’est évidemment pas que ça. La ville recèle entre ses murs de très beaux temples bouddhistes au raffinement tout à fait époustouflant, des marchés immenses notamment le marché aux fleurs et des petits coins plus calmes où l’on passe le temps. Le 3ème jour, on a tout de même une petite déconvenue, la personne qui devait nous accueillir pour 2 semaines a finalement annulé notre venue. Dommage.

On change donc nos plans et quittons la foule et les attrape-touristes en partant encore un peu plus au nord, à Chiang Rai, située à quelques dizaines de kilomètres de la frontière laotienne.


Impossible d’éviter totalement le flot touristique en venant ici (on reste en Thaïlande), Chang Rai, bien que plus petite, reste un passage obligé pour bon nombre de curieux. Avec notamment son temple phare, le temple blanc, une sorte de délire d’artiste qui a plus des apparences de carton pâte à la Disneyland qu’un véritable lieu de recueillement.


Le premier jour c’est aussi l’occasion de découvrir le festival des fleurs qui a lieu chaque année dans le parc de la ville. Des dizaines et des dizaines de stands de nourriture font notre bonheur, on essaie de goûter au maximum ces nouveautés culinaires. On s’offre un petit régal huileux. Deux scènes sont installées, un groupe de danseuses traditionnelles sur la première, pas très excitant, des chanteurs dans le style K-pop sur la seconde, très kitsch, mais l’ambiance est là. Mais le festival des fleurs c’est avant tout des décors et des compositions florales magnifiques. Encore une fois on a l’impression de déambuler dans un parc d’attraction tant le décor parait factis, et pourtant, à l’exception du gazon synthétique qui recouvre les allées, tout est authentique.



Après seulement une nuit en ville, on décide de s’exiler dans la campagne. On trouve un petit hôtel qui propose des bungalows pas chers et on loue un scooter pour nos virées à deux. On alterne pendant une petite semaine entre balade à travers la forêt et les plantations d’ananas, visite de cascades, petit footing et petits apéros. La région est splendide. La gérante de l’hôtel Sue Anna, une femme adorable avec qui on passe pas mal de temps est l’ancienne numéro 1 de la cuisine Thaï à Vancouver. C’est donc une cuisine haute gamme à laquelle on a le droit pendant quelques jours, notamment pour les 29 ans de Simon. Un soir nous faisons un saut en ville dans l’un des marchés de nuit grouillant de monde, touristes comme locaux. D’innombrables stands sont placés tout autour d’une grande esplanade. Il y a du choix. Sur les conseils de Sue Anna, nous optons pour un genre de fondue thaïlandaise appelée Hot Pot. On nous dépose un pot de terre cuite remplit d’eau bouillante et chauffé par des braises encore ardentes. On plonge dans l’eau les ingrédients encore crus, légumes, viande, poisson et un gros œuf pour conclure. C’est délicieux et ça nous change du tout friture.



Cette semaine hyper tranquille dans ce petit coin trop sympa a des allures de vacances. Bien établis dans notre petit hôtel en pleine nature, on adopte une routine pas désagréable en prenant notre temps pour découvrir les alentours. Un endroit tellement sympa qu’au lieu de 3 jours on y reste finalement 6 avant de partir avec regret en direction de Sukhotai, l’étape pour rejoindre le sud.



Sukhotai est une des anciennes capitales thaïlandaises. La vieille ville, située à une dizaine de kilomètres de la nouvelle ville sans intérêt, elle regorge de vestiges et fait partie du patrimoine mondial de l’UNESCO. Equipés de vélos, on sillonne les différents sites qui peuvent rappeler Bagan mais en beaucoup moins impressionnants et beaux selon nous. Dès le lendemain, nous reprenons la route pour Bangkok puis Trat, ville proche de la frontière cambodgienne. Après 15h de voyage, on s’y arrête pour la nuit et prenons le bateau le jour suivant pour rejoindre l’île de Kot Kut à 60 kilomètres plus au large.



Le sud, coquillages et crustacés


Nous passons une nouvelle semaine sédentaire sur ce petit paradis. Les plages de sable blanc, les cocotiers, la faune et la flore sous-marine multicolores, on nage en plein dans le stéréotype. Le cliché est néanmoins un peu gâché par les déchets en plastique toujours plus nombreux à s’échouer sur les plages. C’est une vraie calamité. On essaye de ramasser ce que l’on peut à l’instar de beaucoup de touristes, mais on vit le supplice de Sisyphe, il faut recommencer la même besogne à chaque marée. Le plus dur est de savoir que seule une petite partie s’échoue sur les plages, le reste continuant de dériver dans la mer. Ici comme ailleurs, le plastique est roi et est utilisé à outrance sauf que le traitement des déchets est quasi inexistant.



Cette petite île, très vallonnée, recèle aussi quelques cascades mais c’est bien sur les plages que l’on passe le plus clair de notre temps. L’achat de lunettes de piscine n’aura pas été fortuit, on se régale en admirant toutes sortes de poissons et de coraux dans des eaux cristallines. On passe aussi pas mal de temps avec nos voisins de chambrées et profitons au maximum du farniente avant de reprendre la route pour les 3 derniers mois de notre périple.


Finalement, la Thaïlande aura été l’occasion de ralentir un peu la cadence et de s’aventurer dans des endroits pas si fréquentés et très beaux. Malgré le fait que l’on ait pas pu faire ce volontariat, on a tout même fait de chouettes rencontres avec des thaïs vraiment sympas et accueillants.


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