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  • Photo du rédacteurM&S Brichart

Mexico #5 - La ciudad de Mexico

Dernière mise à jour : 2 oct. 2018



Après avoir sillonné la moitié sud du pays et quelques villes plus centrales, il est temps de nous attaquer à la gigantesque métropole de Mexico, ultime étape de notre séjour en terre mexicaine.

 

Afin de découvrir au mieux une des plus grandes villes du monde, pas loin de 20 millions d’habitants, nous optons pour du couchsurfing. Pour ceux qui ne connaissent pas, le concept est simple. Des habitants volontaires et généreux vous ouvrent gratuitement les portes de leur appartement ou de leur maison pour une cohabitation de plus ou moins longue durée. C’est un formidable vecteur de découvertes et de rencontres et une belle occasion de s’immerger totalement au cœur d’une culture. Vraiment top !


C’est donc le dimanche 11 février en début d’après-midi que nous arrivons chez Angel et Romina, un jeune couple mexicain ayant récemment aménager ensemble. A peine avons-nous franchi le seuil de la porte que c’est déjà l’ébullition autour de nous. La fiesta dominicale traditionnelle bat son plein. Famille et amis envahissent la terrasse et l’appartement perchés sur le toit de l’immeuble d’où nous profitons d’une vue imprenable sur le quartier et les montagnes environnantes. Mais surtout, s’élève devant nous le mythique Estadio Azteca qui a accueilli les finales des coupes du monde de 1970 et 1986. Tous les invités se montrent très chaleureux et nous posent des tas de questions sur notre voyage et nos vies respectives. Chacun veille également à ce que nos assiettes et verres soient régulièrement réapprovisionnés. C’est Byzance ! Pour une première journée, nous sommes comblés, nous qui cherchions à rencontrer de vrais mexicains, on est servis.


Le lendemain, Romina ne travaillant pas, elle nous prend sous son aile pour nous faire découvrir les principales attractions de la ville. Le matin nous sillonnons la vénérable université UNAM, la plus grande d’Amérique latine dont les mexicains sont très fiers. Elle regroupe pas moins de 316 000 étudiants, toutes disciplines confondues. Le site de l’université est une véritable ville dans la ville, une oasis au milieu de Mexico en raison de ses nombreux espaces verts et très aérés. Nous faisons la majeure partie de la visite en voiture tant l’endroit est vaste. Il est à noter que l’UNAM est autonome, ce qui implique notamment que la police n’a pas le droit de pénétrer l’enceinte de l’université. Cela favorise, soit dit en passant, la prolifération des dealers, mais l’endroit reste très paisible. L’après-midi, nous arpentons le centre historique de Mexico. La ville n’est pas très jolie hormis quelques bâtiments, dont la cathédrale, las Bellas Artes, l’ancienne poste et quelques parcs et places. Le moderne cohabite avec l’ancien de manière peu harmonieuse et nombreux endroits, laissés à l’abandon, présentent les stigmates des différents séismes. Surpeuplée, Mexico est surtout très polluée. La visite ne nous a donc pas franchement inspirée bien que nous soyons tout de même contents d’en avoir eu un aperçu.


Les deux jours suivants, c’est en solo que nous nous rendons dans deux incontournables de la capitale mexicaine : le musée d’anthropologie et El Castillo, tous deux situés à l’ouest de la ville dans un quartier très moderne et riche. Le premier nécessite une journée complète pour le visiter, tant le contenu exposé est dense et de qualité. Immense, le musée est divisé en plusieurs parties qui retracent l’Histoire du pays et des différents peuples qui le constituent. Rétrospective et vision plus contemporaine se croisent et se confrontent. Belle manière pour nous deux de conclure sur la civilisation mexicaine, sur ses multiples coutumes et symboliques, sur ses évolutions et perspectives après en avoir apprécié la beauté pendant notre périple.

El Castillo, ou aussi appelé le château de Chapultepec, fut entre autre, l’ex demeure du dictateur Porfirio Diaz. Le bâtiment est juché sur une petite colline au cœur de la ville à quelques centaines de mètres d’un quartier d’affaire où trônent notamment les tours de Banamex et Pemex, respectivement la grande banque du pays et la compagnie pétrolière d’Etat. Le château, au-delà d’être une magnifique demeure richement décorée, évoque les grandes dates de l’histoire du Mexique depuis son indépendance. Le panorama à 360° sur la ville vaut le détour.


Hormis ces visites assez protocolaires, l’essentiel de notre expérience à Mexico tient dans la relation que nous avons eu avec Angel et Romina. Nos deux amis ont largement contribué à faire de ce séjour un moment mémorable. Ultra dispo, généreux et enthousiastes, ils nous ont donné une belle leçon d’hospitalité. Ainsi, le lundi soir, après avoir passé la journée avec Romina, nous retrouvons Angel, dans le quartier de Coyacan (littéralement « coyotes »), ancien village, aujourd’hui absorbé par la ville, dans lequel ont vécu les célébrissimes Frida Kalho et Diego Riviera. Très joli quartier à taille humaine et plein de charme, nous nous y promenons un temps avant d’aller diner avec nos hôtes et Lourdes, l’une des meilleurs copines de Romina. Bondé et très animé, le restaurant accueille une jeunesse plutôt aisée et vibre à la musique des Mariachis, dont les chansons sont reprises par tous. Lourdes, archi fan des Mariachis et taquinée par ses amis à ce sujet, offre à notre petit groupe une série de 25 chansons. Puisant dans un répertoire infini et très enjoué, le groupe de musiciens jouent et chantent autour de nous pendant plus d’une heure. Autant vous dire que Lourdes est surexcitée et se donne à fond, pendant que nous on profite du spectacle. C’est génial !


Le Mexique, et Mexico en particulier, est connu pour être une terre d’aficionados de Lucha Libre. Vous avez sans doute déjà vu ces masques/cagoules très colorés ou avec des motifs qui se ferment à l'aide d'un lacet sur l’arrière du crâne. Ce sont en réalité des masques de lutteurs mexicains. Impatients de voir ce spectacle, nous retrouvons Angel et Romina le soir du troisième jour pour assister à une série de combats dans la fameuse Arena de Mexico. La salle est immense et couverte dans son intégralité de sièges tournés vers le ring central. Les nombreux vendeurs de boissons, de chips, de sucreries et de goodies se croisent sans arrêt dans les allées et nous gratifient d’un fond sonore en continu : CERVEZAAAAS, PALOMITOOOS, REFRESCOOOOS, HELADOOOOOS... Nous arrivons dans les premiers. L’atmosphère se charge en électricité au fur et à mesure que les spectateurs prennent place, de plus en plus nombreux dans l’arène. DING ! Les premiers combats commencent après que les lutteurs aient fait leur entrée en grande pompe, musique à fond, speaker surexcité, projecteurs et danseuses en bikini. Chacun y va de son déguisement des plus farfelus. Il faut que ça brille. Tablettes de chocolat, corps huilés, slips à paillettes extra moulant, c’est du grand délire. Nous ne pouvons nous empêcher de rire devant ce spectacle improbable, tout à l’air si faux. Les premiers lutteurs à passer sur le ring sont les moins bons mais assurent tout de même le show sous les hourras ou les insultes des spectateurs. La qualité et l’ambiance montent d’un cran à chaque nouvelle série de combats. Les lutteurs nous régalent de cascades, de sauts, et de coups de plus en plus créatifs et parfaitement exécutés. Le public fait clairement partie du jeu et ne s’économise pas pour supporter son favori. Cris, insultes, applaudissements, quelle ambiance ! Nous sommes conquis.

Les idées ne manquent pas pour divertir les spectateurs de tout poil, véritables amateurs ou simples curieux. La production va jusqu’à faire intervenir un enfant, mini lutteur, lors d’une joute entre deux camps. Finalement, il est utilisé comme projectile par l’un des lutteur pour assener le coup fatal à son rival. Le public est hilare et nous aussi devant cette scène rocambolesque. Mais la production ne s’arrête pas là, un peu plus tard dans la soirée c’est au tour d’un nain d’être l’attraction du combat. Ce dernier est pourchassé par les autres lutteurs qui finissent par l’envoyer balader dans le public, où l’attend les bras d’un complice bien sûr. Décidément les mexicains n’ont aucunes limites. (Ce genre de cascade est réalisée par des professionnels, ne tentez à aucun moment de les reproduire chez vous sur vos enfants, même s’ils le méritent).


Un collègue de Angel, grand fan de Lucha Libre, nous fait le plaisir de passer la soirée avec nous. Lors de l’apparition de Mysterio, un des catcheurs carrément boudiné dans son legging en latex brillant, il nous offre une belle séquence d’insultes auxquelles Mysterio répond avec vigueur. Cela fait partie de la discipline et nous nous mettons rapidement à la pratique, supervisés par notre comparse.

Notre vocabulaire d’espagnol s’étoffe d’un seul coup.

Après une grosse heure de show, nous ressortons ravis d’avoir expérimenté un must de la culture mexicaine.


Mais voilà qu’arrive déjà le dernier soir avant notre départ pour le Guatemala. Nous avons du mal à réaliser qu’il est bientôt l’heure de quitter le Mexique. Ce mois et demi est passé sans que nous nous en apercevions. Et puis nous sommes tristes à l’idée de nous séparer si vite de Romina et Angel. Mais ça, c’était sans compter sur leur gentillesse infinie. Nos deux hôtes vont faire de cette dernière soirée une ultime expérience de l’un des fondamentaux de la culture mexicaine actuelle : le football. Romina et Angel sont tous les deux des fans de foot puissance 1000. C’est une part intégrante de leur vie. D’ailleurs tous les deux travaillent dans le milieu. Angel est coordinateur des écoles de football labellisées « Pumas » pour le club du même nom, l’un des 2 grands clubs de Mexico. Romina, quant à elle, est coach auprès de deux équipes de foot non professionnelles. Leur garde robe laisse largement transparaitre cette passion, notamment pour le Paris Saint Germain. Polo, t-shirt, sweat, tout y passe. Ainsi donc, nous sommes invités par Angel à une rencontre opposant les Pumas, l’équipe professionnelle de l’université, au club de Veracruz, une grande ville de la côte caraïbe. La rencontre se déroule dans le stade olympique, classé au Patrimoine mondial de l’Unesco, et situé sur le Campus de l’UNAM. Sa structure, enfoncée en partie dans la terre et toute en béton, rappelle la forme d’un sombrero.


En tant qu’employé du club, Angel dispose d’autorisations spéciales qui nous donne accès aux backstage du stade. Surexcités et habillés aux couleurs des Pumas, notre accréditation autour du cou, nous suivons notre guide qui nous conduit à travers les nombreux couloirs et escaliers du stade. Petit détour par la salle de conférence avant d’aller fouler le terrain et d’en faire le tour sur la piste d’athlé qui l’entoure. Nous admirons l’enceinte, dont la capacité d’accueil est de 60 000 places, pendant que les joueurs s’échauffent à côté de nous et que la mascotte assure l’animation. Depuis le terrain, le stade a des airs de vaisseau spatial. Après notre « tour d’honneur » nous rejoignons la famille et les amis de Romina et Angel en tribune. Le match va bientôt commencer.


Peu de supporters de Veracruz ont fait le déplacement, la majeure partie du public est donc acquis à la cause des Pumas qui jouent à domicile. Quelques minutes avant le coup d’envoi, l’ensemble du stade entonne à l’unisson l’hymne de l’Universidad, le point droit tendu en avant. Dans le rond central, les joueurs chantent en communion avec leurs supporters. Nous observons, impressionnés, cet instant de ferveur partagée. Bien que le stade ne soit qu’à moitié plein, l’atmosphère nous donne un léger aperçu de ce que doit être un derby entre les 2 clubs de la capitale, durant lequel il est apparemment difficile de respirer tellement l’intensité, voire la tension, est prégnante.


Bien que le stade résonne des encouragements du public, les Pumas se font rapidement menés par 2 buts suite à des errements défensifs. Un peu avant la pause, Nico Castillo, l’attaquant vedette des crème et bleus, délivre un caviar à un coéquipier qui vient réduire l’écart. C’est l’euphorie dans les tribunes. Les chants reprennent d’autant plus fort. La mère d’Angel s’époumone comme une tigresse, tantôt pour encourager son équipe, tantôt pour insulter l’arbitre ou les joueurs adverses.


Au retour des vestiaires, les Pumas reviennent avec de meilleures intentions et n’auront de cesse de revenir au score jusqu’à la fin de la partie. Les « Cachun cachun raa raa cachun cachun raa raa Universidad », s’enchainent les uns après les autres. Mais il n’y a rien à y faire, les violets de Veracruz ne craquent pas. Les Pumas subissent donc leur première défaite à domicile de la saison à notre grand désarroi et celui de nos amis. La déception est là mais l’ensemble des spectateurs, tribune par tribune, saluent les joueurs respectueusement pour le combat mené pendant 90 minutes.


A la sortie du stade, Angel nous propose de prolonger la soirée en suivant une autre tradition des supporters des Pumas. De nombreux aficionados se retrouvent sur le parking après chaque match pour partager quelques bières et tailler le bout de gras. Nous faisons le tour de deux trois groupes dans lesquels chacun arbore un beau sourire. Les gens semblent être bons perdants et ça fait plaisir.


L’aventure footballistique ne s’arrête pas là. Le lendemain matin, Romina nous conduit au centre d’entrainement des Pumas, où Angel nous attend. Le site, installé dans une ancienne carrière et baigné d’un soleil matinal est d’un calme merveilleux. Pas mal comme environnement de travail. Dans la foulée, nous fonçons à la demi-finale d’un tournoi universitaire (toujours de foot) où Romina joue défenseuse, c’est une des patronne de l’équipe. Elle n’a le temps que de jouer la première mi-temps car elle doit filer au travail juste après. Pour notre part, nous allons faire une des dernières attractions de Mexico City que l’on nous a chaudement recommandé, une balade en barque sur un réseau de canaux. Ambiance champêtre assurée. Nous commandons quelques tacos à emporter ainsi que des micheladas, une bière aromatisée au citron et agrémentée d’épices, et nous embarquons. Nous sommes tous seuls dans une barque qui peut contenir une vingtaine de personnes. Nous croisons d’ailleurs quelques groupes qui festoient gaiement sur leurs embarcations. Malheureusement le manque de temps nous rattrape, notre avion pour Guatemala City décolle en début de soirée.

L’accueil de Angel et Romina fût si sympa que nous partons avec un petit pincement au cœur. Mexico c’est bien mais avec des locaux, c’est encore mieux !


Le départ vers le Guatemala c’est aussi le premier chapitre de notre voyage qui s’achève. Le Mexique nous aura vraiment conquis par sa diversité, sa richesse culturelle et par les belles rencontres que nous y avons fait. Nous vous encourageons à franchir l’Atlantique pour aller découvrir ce pays passionnant. Et pour conclure, une chanson qui résume plutôt bien ce qu’est le Mexique et qui nous trotte constamment dans la tête : Mexico en la piel (version kitch).


Hasta luego Mexico !


A nous le Guatemala !



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