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  • Photo du rédacteurM&S Brichart

Mexico #3 - Oaxaca

Dernière mise à jour : 2 oct. 2018



Après avoir hésité à passer quelques jours sur la côte Pacifique pour gouter aux joies du surf, nous déposons finalement nos #sacsàdos à Oaxaca, la capitale de l’Etat qui porte le même nom.

 

Dans les terres et perchée à 1500m d’altitude toute environnée de montagnes, Oaxaca est une charmante ville coloniale à taille humaine, étudiante et touristique. Le centre historique est d’ailleurs classé au patrimoine mondial de l’Unesco.


Une nouvelle fois nous optons pour un bus de nuit, ce qui nous permet de gagner une journée et d’économiser une nuit d'auberge (pas folles les guêpes). On est contents d’y retrouver Sara et Simone, le couple Franco-Italien de Berlin que nous avons rencontrés à San Cristobal de las Casas.


Durant la première journée passée à se balader en ville, nous écumons de nombreuses agences, offices de tourisme, centres culturels, cafés, galeries, etc.. afin d’établir notre programme pour les prochains jours. On a très envie de profiter à fond de la vie culturelle de Oaxaca et des sites sympa dans ses alentours. Au détour d’un café/galerie, on tombe sur l’affiche d’un festival qui tombe pile sur nos dates : le festival Impossible. Coup de bol, car la programmation est plutôt alléchante bien qu’assez obscure pour le moment. Nous décidons de nous rendre à sa soirée d’inauguration durant laquelle sont programmés une exposition et des concerts.

Titre de la soirée : Sex and Death ! On va bien rigoler.


On fait signe à nos compagnons de voyage, Sara et Simone et on se retrouve donc en début de soirée dans le jardin d’une grande maison plutôt moderne du centre ville. Il y a déjà du monde quand on arrive sur place, et notamment pas mal d’expatriés de tout âge, mais aussi (et heureusement) des mexicains dont on pourrait dire qu’ils appartiennent à la catégorie « beaux arts ». Tatouages, percing, coupes et couleurs de cheveux improbables, moustachus, style des 90’s, une belle bande qui se mélange aux visiteurs plus classiques. Tout ce petit monde se promène et discute un verre de Mezcal à la main en attendant l’ouverture ! Au bout de quelques minutes, on est invité à passer dans la cour intérieure. Ça y est, les festivités commencent. L’entrée en matière est quelque peu surprenante. Après un rapide discours inaugural, la première partie de soirée est lancée et attention c’est du lourd. Sur un écran géant plaqué sur un mur, apparaît un type dans ce qui ressemble à un studio d’enregistrement. La magie d’internet opère alors puisque c’est un live via Skype qu’il va nous réaliser depuis San Francisco. La performance est sans commune mesure. Alors que l’américain à l’écran trafique de manière aléatoire toute une série « d’instruments » qu’il a lui-même inventés et qui produisent des sons indéfinissables, l’organisateur mexicain lui répond en jouant avec sa voix depuis Oaxaca à l’aide d’une pédale loop. On vous invite à aller visiter la section des petits plus, ça vaut le détour. Le public, lui, est partagé entre circonspection et amusement. Nous « planons » donc pendant une trentaine de minutes dans cet univers bien particulier. Et l’organisateur de conclure à la fin « you gave us an headache man ».

Une fois le concert terminé, place à l’exposition installée au rez-de-chaussée de la maison. Quelques affiches sont exhibées sur le thème de la soirée. Souvenez-vous Sex and Death. Un atelier tatouage artisanal s’installe dans un coin. Nous on en profite pour gouter au mezcal, une des spécialités locales. Il s’agit d’un alcool à base de cactus qui tourne autour des 40°- 45°, estimation à la louche. Ici les mexicains en prennent au même titre qu’une bière et le savourent comme du p’tit lait.

La 2ème attraction de la soirée est prête, le public est invité à revenir dans la cour et à prendre place autour d’une arène de paravents quasi transparents. Ces derniers sont troués d’œillets ici pour qu’un œil curieux vienne s’y aventurer et contempler le spectacle. Encore une fois, c’est pas banal. Deux personnes, un homme et une femme, nus comme des vers, se déhanchent chacun dans une cabine, le tout sur une musique cosmique. Vous imaginez bien que tout le monde se précipite pour observer la scène à travers les paravents. Au bout d’un moment, les danseurs se rejoignent et se contemplent dans de petits miroirs, puis tissent des fils entre les paravents (entretemps ils ont enfilé un slip). Nous, on y a vu une métaphore sur la vie…

Pour finir, on a droit à un nouveau concert, mais cette fois-ci d’une artiste New-Yorkaise qui chante faux. On s’arrête là pour ce soir.


Le lendemain, on décide de partir en excursion dans l’arrière pays, à Hierve el Agua, où se trouve une impressionnante cascade et des bains d’eau chaude, à la limite de la Sierra Norte.

Pour accéder au site, la dernière partie se fait dans une sorte de fourgon qui nous transporte pendant une heure sur une route sinueuse et poussiéreuse à travers la montagne. Les paysages sont magnifiques. La balade autour des bains et de la cascade nous offre pour la première fois une vue impressionnante sur la campagne mexicaine vierge de toute présence humaine. Les montagnes sont recouvertes d’une végétation sèche oscillant entre vert olive et carmin. On y retrouve aussi une multitude de cactus dont certains atteignent des belles proportions. On ne tente pas la baignade dans les bassins d’eau chaude qui sont peu remplis et pas franchement propres, et on part se promener dans les environs. C’est l’occasion de se dégourdir un petit peu les jambes car depuis le début on marche surtout en ville ou dans des ruines, rarement seuls. Ca fait donc très plaisir.

A noter, après cette petite marche, on s’offre des grands gobelets remplis de morceaux d’ananas. Ces derniers étaient délicieux jusqu’à ce qu’ils nous brulent la langue à cause de leur acidité. Aie aie aie…


De retour en ville on tombe, au détour d’une rue, sur ce qu’il s’est avéré être une fête de jeunes diplômés. Deux bandas (fanfare mexicaine) encadrent un cortège d’étudiants qui dansent et trinquent joyeusement à leur réussite. On profite de cette bonne humeur ambiante pour faire un bout de chemin avec eux jusqu’à l’auberge.

Le soir même, on programme un concert de jazz, dans un autre espace culturel. Cette fois-ci le public n’est pas aussi nombreux que la veille pour apprécier les délires musicaux de Ornell Jimenez Jazz Q. Nous, on aime et on reste jusqu’au bout pour écouter la musique endiablée de ce groupe de quinquagénaires. Le leader du groupe nous offre des intermèdes engagés sur la société mexicaine et sur la musique.


Le 3ème jour, nous retrouvons à nouveau Sara et Simone pour une marche jusqu’aux ruines zapotèques de Monte Alban, sur les hauteurs de Oaxaca. Les quelques kilomètres de marche nous donnent la possibilité de bien apprendre à se connaitre. Posé au sommet de la colline du Jaguar à près de 2000m d’altitude, le site domine toute la vallée de Oaxaca. Le site témoigne de la grandeur passée du monde zapotèque. C’était aussi un foyer d’étude astronomiques et scientifiques.. On est une nouvelle fois impressionnés par les dimensions monumentales et la beauté du site. Le panorama est somptueux.

En rentrant, on fait escale au marché pour s’offrir des tlayudas, des grandes tortillas garnies , notamment, de fromage de Oaxaca, de salade, de viande et mole, une sorte de sauce piquante à base de cacao. Comme le résume Simone, c’est un peu la pizza mexicaine.

On fini la soirée en visitant quelques bars avec nos copains de voyage. On goûte encore au Mezcal, mais avec modération bien sûr !


Pour notre dernier jour, on arpente une dernière fois les rues du centre et notamment son zocalo (la place centrale) absolument bondé. On assiste au concert d’un ensemble de cuivres et instruments à vent qui joue une musique plutôt piano piano. Les danseurs de tous âges, mais particulièrement du 3ème âge, en profitent pour danser quelques pas. Chaque couple se déhanche dans un style bien différent mais toujours mesuré et gracieux.


Oaxaca nous laisse l’image d’une ville jeune, dynamique et culturelle. Certes, la taille de la ville joue beaucoup, mais on a senti, ici plus qu’ailleurs qu’il y avait une vraie fibre artistique. On a pu voir une autre facette du Mexique, celle qui fait la fête en musique et dans tous les styles.


Hasta la vista. Cap sur Puebla.




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