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  • Photo du rédacteurM&S Brichart

Guatemala #2 - Le Peten et Semuc Champey

Dernière mise à jour : 2 oct. 2018



Après avoir écumés les alentours du Lac Atitlan, la capitale et Antigua nous profitons d’un prétexte plutôt festif pour nous échapper une grosse semaine de notre petit village indigène.

 

Fin avril, nous retrouvons avec beaucoup de joie et d’excitation une petite délégation familiale venue au Guatemala tout spécialement pour le mariage religieux de Robin (cousin de Marguerite) et Ingrid (sa fantastique épouse guatémaltèque). Après 2-3 jours à la capitale et une incroyable fiesta dans un décorum à l’américaine plutôt somptueux en banlieue de Guatemala Ciudad, qui rompt franchement avec la vie plus rurale du Haut Plateau guatémaltèque, nous accueillons Marie Brichart, la sœur de Simon qui vient passer les 15 prochains jours avec nous. Autant vous dire qu’on est ravis de la voir débarquer, en partie pour les 8 saucissons, le filet mignon et la bouteille de vin qu’elle amène dans son sac, mais surtout pour partir plus au Nord Est du pays et découvrir quelques unes des merveilles du Guatemala.


Premières étapes de cette grosse quinzaine : le Peten et ses sites mayas perdus dans la jungle verdayante et Semuc Champey, un parc naturel traversé par des bassins d’eau turquoise en cascade. Joli petit programme.


Peten Itza, Yaxcha et Tikal : bienvenu dans le « corazon del mundo maya »


Marie B. vient tout juste d’atterrir ce lundi 30 avril au soir, que nous filons déjà en direction d’Antigua, à une petite heure de route de Guate, pour y passer la journée du mardi. Après avoir flâné dans ce qui est pour nous la plus jolie ville du pays, nous prenons finalement en fin de journée un bus qui nous emmène à Flores, capitale du Peten, au Nord. Pour atteindre notre destination sans perdre trop de temps, nous optons pour un voyage en bus de nuit. Partis à 18h d’Antigua, nous posons enfin le pied à Flores à 5h du matin, les corps fatigués par un voyage long et peu confortable. Et encore, ça n’était pas un chicken bus ! Arrivés alors qu’il fait encore nuit, nous émergeons en même temps que le soleil. La ville endormie s’ébranle tout doucement. L’aube d’abord sans soleil, donne au lac et ses abords des couleurs rosées voire violettes qui tirent au fur et à mesure que le soleil apparait vers le doré. Pas un chat, pas un bruit, si ce n’est le chant des oiseaux, l’atmosphère est paisible et reposante à l’image du lac Peten Itza, que pas une ride ne froisse. On savoure ce calme absolu.


Presque remis de notre nuit compliquée et après un petit déjeuner et un café requinquant, nous prenons un colectivo pour aller un peu plus loin sur le lac, à El Remate. Là, nous retrouvons les cousins cousines, Marie G. (tante de Marguerite) et un couple d’amis. Plus pressés que nous par le temps, ils ont fait le voyage en avion. Nous posons tous nos bagages dans un petit hôtel plein de charme au bord de l’eau. Depuis le ponton, certains exécutent des figures tarabiscotées, d’autres se contentent de faire la frite. Dans tous les cas, chacun se délecte de la température idéale de l’eau toute bleu du lac. On entre sans tiquer une seconde, surtout qu’il fait très très chaud et très très humide. On est tout moite. C’est donc le pied de pouvoir piquer une petite tête. L’ambiance est au beau fixe, on se croirait en colonie de vacances. On est tous les deux trop contents de retrouver un peu de nos attaches françaises et de prendre le temps dans un cadre totalement différent de ce qu’on a vu au Guatemala jusque là. Paysages, météo, végétation, tout est différent. Mais surtout, on est impatients de découvrir les petits joyaux que nous ont laissé les mayas et dont on entend parler depuis le début de notre voyage. Bien qu’on ait déjà visité pas mal de sites au Mexique vraiment beaux, les cités mayas du Guatemala font partie des plus renommées de par leur localisation, perdues en pleine jungle, riche d’une faune préservée et luxuriante, mais aussi en raison de leur état de conservation exceptionnel. Ce qu’on ne va pas tarder à découvrir par nous même.


Après s’être rafraîchit dans le lac et s’être un peu reposé, notre petit groupe de joyeux lurons, 12 personnes tout de même, se décide à aller visiter l’un des sites mayas du coin en fin d’après-midi pour y profiter du coucher de soleil. On vous avoue que rien qu’en écrivant cet article, l’émotion est de nouveau là tellement le site de Yaxcha est à couper le souffle. Quasiment désert, l’endroit recèle une multitude de pyramides toutes aussi bien conservées les unes que les autres. Et puis bien sûr, chose improbable pour nous autres français qui venons d’un pays où tout ou presque est balisé et surveillé, ici, il est autorisé de monter dessus. On ne s’en prive pas ! Quand on pense que ce qui est apparent ne représente pas le quart du réel existant… C’est assez incroyable. Perdus dans une forêt tropicale habitée par une quantité d’animaux, nous déambulons au milieu d’immenses arbres jamais croisés sur lesquels ont aperçoit des singes hurleurs. Ces mêmes singes dont le cri si particulier (genre de rugissement) peut être entendu jusqu’à 10 km à la ronde et qui résonne en continu autour de nous. On a à chaque fois l’impression qu’ils sont à côté tellement leur cri est puissant. Du haut des pyramides, on admire l’immensité de la canopée verdoyante de laquelle on voit émerger ici et là d’autres vestiges mayas. La lumière chatoyante de cette fin de journée ajoute encore à l’atmosphère surréaliste du site. Les rayons du soleil filtrent tout doucement à travers les branches des hauts arbres. On est en extase. Sur les coups de 5h30, nous montons sur la pyramide la plus haute pour assister du haut de la plate forme supérieure au coucher du soleil. Tout autour de nous, de la jungle à perte de vue. Dans le contre bas, on aperçoit un lac qui scintille. Et alors que le soleil suit sa courbe pour aller se coucher, le silence se fait. Nous sommes peut-être 25 en haut de cette pyramide, 25 personnes scotchées devant ce même spectacle. Voilà, ça y est, le soleil passe l’horizon, la vie peut reprendre son cours. On a plus envie de repartir, mais le parc ferme ses portes, la nuit commence à tomber. Très isolée, la route d’accès au site de Yaxcha est bien accidentée. On subit donc une séance de tape cul une bonne partie du trajet. C’est à peu près comme cela partout dans le Peten bien que la région soit très plate. Dès qu’on sort des sentiers battus, les routes ressemblent davantage à des pistes de 4x4. Arrivés à l’hôtel, on est pas mécontents de déguster les smoothies bananes ananas à tomber par terre. On est pas non plus fâchés de se mettre au lit, surtout Marie B. qui en plus d’un trajet de nuit difficile, accuse un léger décalage horaire, 8 heures tout de même !


Echauffés la veille par le site de Yaxcha, nous nous réveillons à l’aube le jour suivant pour nous rendre sur le site le plus connu au Guatelama, et l’un des plus fameux d’Amérique Centrale : Tikal. 5h30, nous prenons la route afin de profiter des températures plus clémentes et éviter le monde. En réalité, il n’y a presque personne. Et la légende n’est pas démentie, le site est absolument grandiose. Ses pyramides sont toutes plus majestueuses les unes que les autres et adoptent une forme très particulière en leur sommet avec une plateforme rehaussée d’une paroi verticale complètement plate. C’est assez étonnant. Comme à Yaxcha, la jungle environnante regorge d’espèces animales introuvables dans nos latitudes européennes : singes, toucan, perroquets, rongeurs en tout genre. Notre gros groupe fait probablement fuir la majorité des espèces à des kilomètres à la ronde mais nous avons tout de même l’occasion d’admirer un famille de singes araignée qui nous regardent avec curiosité avant de nous faire des grimaces et de nous tirer la langue. On ne se lasse pas de les voir sauter d’arbres en arbres et faire état de leur agilité inégalable. Le site de Tikal est particulièrement étendu et bien qu’aménagé pour la balade, il reste très sauvage, peut-être un peu moins que celui de Yaxcha mais l’un comme l’autre, d’une beauté saisissante.


Le lendemain, nous profitons du lac et allons faire un tour de kayak jusque dans les bras d’eau qui l’alimentent. D’après notre loueur, un vieil américain pas mal siphonné du ciboulot, ceux-là sont peuplés de crocodiles. Bon, on en a pas vu, mais le coucher de soleil lui était bien au rendez-vous.



Semuc Champey : in the jungle


Nous quittons le Peten, et les cousins cousines, le samedi matin très tôt pour une grosse journée de bus. Nous nous rendons à Lanquin, petite bourgade située en creux d’une vallée dans le parc de Semuc Champey. Les 2 dernières heures de trajet se font au ralenti sur une route de terre à flanc de montagne. Nous traversons une forêt de type tropicale qui recouvre en réalité une bonne partie du pays. Lanquin n’a pas beaucoup d’intérêt si ce n’est la présence à 45 minutes de route d’une série de bassins d’eau turquoise en cascade complètement perdue dans un écrin de végétation hyper dense. Le jour suivant notre arrivée, nous nous rendons donc sur le lieu, réputé magnifique. Pour se faire, pas mille solutions, la route étant escarpée et très boueuse, seuls des pick-up/4x4 s’y aventurent et transportent des petites bandes de touristes. On doit être une dizaine, debout à l’arrière d’un gros pick-up, secoués de tous les côtés à essayer de se tenir le mieux possible aux barreaux de l’engin. C’est une séance éprouvante pour les bras, mais assez marrante.


Nous avons opté pour une journée avec un gars du coin qui sera notre guide pour pouvoir faire le maximum de choses. Avec un petit groupe nous démarrons la journée par une excursion dans une grotte en mode canyoning mais dans le noir complet. Pour seul éclairage, chacun se muni d’une bougie. Nos deux jeunes accompagnateurs disposent ça et là des bougies pour nous indiquer la route. Autant vous dire que grimper des échelles, escalader des parois glissantes et se mouvoir dans l’eau avec une bougie à la main n’est pas des plus évident, mais cela donne une dimension au truc assez improbable. On se croirait à une autre époque, fugitifs obligés de prendre des routes souterraines pour ne pas être pris. Nos suivons l’exemple de nos jeunes accompagnateurs qui nous font sauter et glisser dans des toboggans. Après une heure de circuit, nous ressortons à l’air libre, contents de notre expérience et continuons nos pérégrinations. Petit instant de compassion pour le gars qui est entré avec son Iphone dans la grotte… Nous marchons quelques minutes au bord de la rivière avant d’atteindre le dernier bassin de la fameuse « cascade de bassins ». Ceux qui le veulent peuvent suivre le guide sur l’une des parois pour un saut de 7m. Les autres contemplent les plus téméraires en profitant de l’eau douce. Au bout d’un moment nous rechaussons nos baskets pour nous rendre à un mirador, plus haut dans la montagne, duquel on profite d’une vue imprenable sur les bassins. La rando n’est pas difficile mais tout de même certains passages sont bien pentus et puis surtout il fait une chaleur doublée d’une humidité à crever. La baignade qui suit est donc plus que bienvenue surtout que le cadre est plutôt sympa. On passe de bassins en bassins profitant de pédicures gratuites réalisées par les petits poissons qui peuplent ces eaux turquoises qui contrastent avec la forêt environnante d’un vert vif. Petit paradis.


Nous repartons le lendemain sans perdre de temps pour une nouvelle journée de voyage en bus. Après une grosse semaine de vadrouille où l'on en a pris plein les yeux, nous amenons Marie à Santa Catarina Palopo pour quelques jours, histoire d'avoir un petit aperçu de notre vie guatémaltèque.



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