Bien installés dans notre volontariat sur les bords du Lac Atitlan, nous ne nous lassons pas du paysage et de nos petits voisins.
Nous profitons des week-end pour nous reposer tranquillement et réaliser quelques sorties dans la région : ascension du volcan San Pedro, rando jusqu’au Mirador, vadrouilles à Panajachel, virée canoé sur le lac, petits footing, etc. Nous avons finalement adopté un rythme de croisière pas désagréable mais nous ne nous arrêtons pas pour autant de voyager et de découvrir le Guatemala.
Guatemala Ciudad : la grande ville par excellence
Nous faisons la route jusqu’à Guatemala Ciudad (3h de route) à plusieurs reprises pour y retrouver Alfredo et/ou de la famille de passage. On ne vous cache pas que la capitale ne nous aura pas plus subjuguée qu’au moment de notre arrivée mais elle a l’avantage d’offrir certains services que l’on ne trouve pas partout. Constamment embouteillée, elle est difficile d’accès et très polluée (notamment du fait de la localisation de l’aéroport dans la ville). Toutefois quelques lieux ont été aménagés pour favoriser la circulation des piétons et assurer un minimum de tranquillité. Le centre ville historique s’arpente via un rue piétonne bondée où nous retrouvons les enseignes mondialement connues : Mac Do, Burger King, Starbucks, Dominos, aux côtés de bâtiments modernes pas jojos. Bonjour la mondialisation ! Pas besoin de vous dire qu’ici nous ne trouvons pas de personnes en habits traditionnels guatémaltèques. Sous la grande place centrale, un immense marché alimentaire et d’artisanat ressemble déjà un peu plus au Guatemala. Voilà c’est à peu près tout ce que la capitale donne à voir. A part si l’on cherche des centres commerciaux. Il y en a partout.
Mais bon, bien que la ville n’est pas grand intérêt, nous aimons bien aller y faire un tour car Alfredo nous y accueille avec plaisir et cela nous permet de souffler un peu aussi.
Antigua : beauté et spectacle d’une semaine sainte hallucinante
Antigua c’est LA jolie ville du Guatemala, voire d’Amérique Centrale. Tout le monde nous l’avait dit, mais nous ne nous figurions pas à quel point cela se vérifierait. Particulièrement connue pour la démesure et la ferveur collective autour des festivités ayant lieu au cours de la semaine sainte, nous marquons une pause dans notre volontariat pour aller vivre cet instant unique qui marque profondément la vie de la ville.
A à peine 3 heures de Panajachel en chicken bus, nous prenons la route le jeudi pour assister aux processions spectaculaires qui rassemblent des milliers de personnes dans les rues d’Antigua. Dès notre entrée dans la ville, la messe est dite. C’est tout simplement magnifique. On ne vous cache pas qu’entre les villages autour du Lac Atitlan ou Guatemala Cuidad et la ville d’Antigua c’est un peu comme le jour et la nuit. Ici pas d’immeubles modernes ou de maisons en béton, mais une architecture coloniale parfaitement préservée et raffinée. Longtemps capitale du pays, la ville s’est construite de manière harmonieuse où transparait les styles baroque et renaissance espagnole. Malheureusement sujette aux catastrophes naturelles, la ville perd son statut de capitale en 1773, quand le gouvernement lui préfère Guatemala Ciudad. Malgré la ténacité des habitants à reconstruire leur ville après chaque séismes, les séquelles sont visibles mais donnent aujourd’hui à Antigua un charme fou. Ainsi, au détour des rues pavées et longées de par et d’autre par de splendides haciendas, on croise de nombreuses ruines qui témoignent de l’âge d’or d’Antigua.
Les impressionnants volcans Agua, Fuego et Acatenango se profilent dans le fond pour un décor somptueux. Il est donc difficile de ne pas tomber sous le charme de cette ville à taille humaine, vivante, pleine de verdure et de jolies places et surtout riche d’un patrimoine culturel impressionnant.
A commencer par les traditionnelles processions de la Semana Santa. Pendant 7 jours, c’est toute la ville qui vibre au rythme des cortèges composés de centaines d’hommes, de femmes et d’enfants qui arpentent les rues de la ville sur des kilomètres, dans un bain d’encens et accompagnés d’orchestres dont le registre musical est branché fin du monde. En amont du passage du cortège, des confréries confectionnent des tapis faits d’épines de pin, de sciure de bois colorée et de fleurs à l’effigie de saints. Alors que cela demande des heures de travail, ceux-ci sont piétinés durant la procession et de nouveaux sont réalisés plus tard pour un prochain cortège. D’immense « radeaux » sur lesquels sont placées les statues du Christ et de la Vierge Marie, clous de la procession, nécessitent parfois jusqu’à 100 personnes pour être portés. Les porteurs avancent de 10 pas pour reculer de 5 juste après. Le radeau bascule ainsi de droite à gauche, lentement, lourdement. C’est un peu surréel. Les visages sont crispés de douleur, les corps plient sous le poids de la structure, il fait une chaleur à crever. Quand on pense que certaines processions durent jusqu’à 19 heures d’affilées… C’est dingue et c’est comme ca jusqu’au dimanche. On compte une trentaine de processions en seulement 4 jours.
Signe de l’importance et de la notoriété des festivités, alors qu’Antigua compte normalement 70 000 âmes, la population atteint facilement les 250 000 personnes pendant la Semaine Sainte, avec un pic le Vendredi Saint. Et on l’a bien ressenti ! On dirait que le Guatemala s’est donné rendez-vous ici. Les rues et les hôtels sont bondés, les prix grimpent ! Mais l’atmosphère et le spectacle, si particuliers, nous font oublier la foule. La ferveur en est d’ailleurs que plus grande.
Pendant 4 jours, nous avons donc arpenté et admiré cette ville normalement si paisible prise subitement d’une fièvre incroyable. Nous étions aussi très contents de retrouver nos copains Camille et Antoine, rencontrés lors d’un précédent weekend à Quetzaltenengo. Au moment de partir, nous étions décidés à y revenir pour goûter cette fois-ci à sa tranquillité. Chose faite en mai avec Marie Brichart qui est venue passée deux grosses semaines avec nous.