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Costa Rica #1 - Presque champions mon frère

  • Photo du rédacteur: M&S Brichart
    M&S Brichart
  • 1 sept. 2018
  • 6 min de lecture

Dernière mise à jour : 2 oct. 2018



Après 2 semaines passées chez Gabriella et Ivan, nous entamons réellement notre voyage au Costa Rica. Nous sommes le 30 juin, et la France est qualifiée pour les quarts.

A partir de maintenant ça ne rigole plus, notre programme devra s’adapter à celui de nos petits poulains dont nous espérons qu’ils iront loin. Unique contrainte désormais, avoir à proximité un café ou un bar qui transmette le(s) prochain(s) matchs et de bon matin. Avec les 8 heures de décalage, il faudra être d’attaque dès 9h et on espère croiser quelques supporters, aussi chauds que nous. Les Ticos sont à fond dans la Copa, mais pas franchement derrière la France, ils ne faudra donc pas compter sur eux pour s’ambiancer, surtout que leur équipe ayant été éliminée, ils soutiennent les ultimes sélections d’Amérique du Sud encore en lice.


Vous l’aurez compris, c’est l’esprit chargé de questions existentielles que nous nous acheminons non sans peine vers notre première étape, la Presque île de Nicoya, sur la côte Pacifique.




Samara, doucement le matin, pas trop vite l’après-midi


Puisqu’après quelques essais nous sommes devenus des pros de la planche, …, peut-être nous laisserons nous tenter une nouvelle fois sur les plages splendides de la côte ouest. En tout cas, nous sommes impatients de barboter un peu dans la mer. Nous posons notre dévolu sur le village de Samara dont la plage, immense, est bordée sur toute sa longueur de palmiers et d’une jungle tropicale sèche. Une petite merveille. Après les montagnes de San Mateo et leur presque fraicheur, nous goutons à nouveau à la chaleur humide et pesante qui nous ralentie franchement. Pas question de trop s’exciter ici, sauf dans l’eau, où faute de surf nous nous amusons dans les vagues aux côtés de famille du coin, venues au grand complet et optimisant au maximum leur véhicule. Nos voisins sont une dizaine à tenir dans un genre de petit Scénic. On échange quelques mots sur le mondial évidemment, et voilà, Simon est incorporé dans l’équipe de foot familiale. Filles, garçons, petits et grands, tout le monde joue dans la bonne ambiance. Bien que l’endroit soit magnifique, nous ce qui nous branche plus au Costa Rica, ce sont les bestioles ! On veut voir des bestioles. Or, ici, on constate assez vite que ce n’est pas le meilleur spot à moins de payer une fortune pour aller dans une réserve un peu plus au Sud de la Presque Ile. On fait vite le compte et après deux jours décidons de quitter Samara pour aller trouver d’autres réserves plus abordables.


Le Costa Rica est probablement l’un des pays au monde qui jouit d’une des meilleures réputations en termes de faune, de flore et de respect de l’écosystème. Ces dernières années, des politiques tournées vers l’écologie ont été mises en place et encadrent strictement le tourisme pour préserver l’environnement et les milliers d’espèces qui le peuplent. Le pays, ou du moins ses dirigeants, semblent promouvoir un mode de vie plus responsable qui met en valeur les richesses du pays tout en veillant à leur maintient. Les campagnes de tri des déchets, la sensibilisation à la cause environnementale, les règlementations toujours plus nombreuses et la quantité de parcs et de réserves sont autant de symboles forts de cette volonté nationale de préservation. Toutefois, au fur et à mesure que nous découvrons le Costa Rica, notre vision évolue et notre sentiment se nuance. Tout n’est pas aussi simple que nous l’avions cru.

Le Costa Rica est réputé comme le pays le plus sûr d’Amérique Central et cela se vérifie rapidement à en juger par le nombre de touristes occidentaux que l’on croise. En ce début juillet, américains, français, anglais, allemands et australiens pour ne citer qu’eux remplissent les hôtels et envahissent les parcs en quête de paresseux et autres grenouilles miniatures. Sur les bords des routes, resorts et hôtels de luxes se succèdent dans un écrin de nature merveilleux. Visiblement le tourisme est un business lucratif et tant mieux pour les ticos. Or, quand on cherche un peu plus loin, ce qu’on comprend est un peu moins réjouissant. En réalité, une grande partie des parcs et réserves naturelles et à fortiori les complexes hôteliers appartiennent à ces fonds étrangers ou à des millionnaires américains désireux de se mettre au vert. Et si pour certains, il existe une réelle motivation écologique dans ces projets environnementaux ou hôteliers, la plupart y voient un investissement juteux. Il suffit de voir le prix d’un entrée dans un réserve naturelle qui oscille entre 15 et 100 dollars pour avoir une idée de la manne financière que cela engendre. Et même si les ticos sont un peu plus aisés que leurs voisins, la majorité ne peuvent pas se payer le loisir de visiter ces parcs. L’éco-tourisme est donc plutôt une affaire de riches et d’étrangers. La main mise des Etats-Unis est telle que le dollar y est roi comme chez son voisin le Panama et le coût de la vie chère. Le tableau que l’on vous fait est volontairement noir, car bien sûr dans les faits tout cela n’est pas visible et évident mais selon nous s’en est d’autant plus préoccupant que ce volontarisme écologique n’est pas l’affaire d’un pays mais d’une élite et que les profits réalisés ne profitent pas nécessairement au pays et à ses habitants. Et même si l’on s’accorde à dire que l’éco-tourisme est une bonne chose dans la mesure où cela assure la préservation de l’environnement, elle n’en demeure pas moins une vitrine puisque dans les faits la population costa ricaine reste éloignée de cela. A l’image d’autres pays d’Amérique Latine, il existe toute une frange de la population costa ricaine pauvre et peu éduquée et donc dans l’impossibilité de prendre part à cet opportunité de développement. Rien qu’à San Mateo, où nous avons fait notre volontariat, cela était visible. Pas de touristes, peu de richesses, éducation très très modeste, conscience écologique moindre, etc.


Voilà, la parenthèse est fermée, nous pouvons continuer.



La Fortuna, il pleut, il mouille, c’est la fête on est en demi


Alors que nous voulions relier Samara à La Fortuna, ville moyenne de montagnes plus au nord du pays, en une après-midi, nous sommes contraints de faire un arrêt pour une nuit à Tilaran car nous manquons de peu le dernier bus. La tentative de stop n’y fera rien, une fois la nuit tombée, plus aucune voiture ne s’aventure à faire 2h30 de route jusque là-bas. On voit le bon côté des choses, on a admiré un coucher de soleil somptueux, comme ci le ciel s’était embrasé. Le lendemain, on repart dar dar et arrivons finalement à destination. La Fortuna est très touristique car bien située et les activités ne manquent pas. Nous ce que nous voulons visiter c’est la parc du volcan Arenal dont le sommet en cette saison pluvieuse est rarement dégagé. Un grand lac s’est formé à ses pieds ce qui offre de très beaux points de vue pendant la balade mais la pluie bat si fort qu’il est difficile d’apercevoir beaucoup d’animaux et d’oiseaux. On croise toute fois la route de quelques perroquets verts, de papillons et d’arbres absolument gigantesques. Mais une fois sur place, on se rend de nouveau compte que les autres parcs à proximité opèrent des tarifs inabordables et préférons donc rester au calme et nous balader dans la ville.


Mais pas besoin de vous le rappeler, les quarts de finale approchent. Nous sommes le samedi, il est 9h du matin, heure costaricaine, et nous nous précipitons dans le café le plus proche pour aller voir le match contre l’Uruguay. Faute de mieux, nous sommes attablés dans une sorte de restaurant routier où quelques personnes prennent leur petit déjeuner sans prêter attention au match. Heureusement, les copains en France nous envoient des vidéos pour nous partager l’ambiance au pays. Alors que là-bas ils trinquent à la bière, nous savourons un thé de circonstance. Au premier but, nous sautons de joie, et nous sommes bien les seuls. D’ailleurs quelques minutes plus tard, il n’y a plus que nous dans le restau. Du coin de l’œil, nous remarquons que la serveuse parait gênée et nous regarde avec insistance avant de venir vers nous. Elle nous informe que le restau ferme… Il est 10h45, il ne reste que 15 min de jeu. Elle nous fait cadeau des deux thés et nous indique un autre restau plus loin où nous courrons sans perdre une minute. Surexcités, nous commandons 2 bières car les choses s’annoncent plutôt bien. Le personnel du restau s’amuse pas mal de nous voir aussi excités. Hop deux buts et c'est la victoire. Joie intense, on trinque à côté de nos voisins américains qui s'en tamponnent sévèrement. On enchaine avec les belges et on filent prendre le bus vers notre prochaine étape, d'une petite nuit à San José la capitale, avant de rejoindre la côté caraïbe.

Le temps ne s'annonce pas non plus extra par là-bas, mais les oiseaux et autres bestioles y sont légions. Et puis on est en demi. C'est parti !



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